Illusion
« Je ne ressemble pas du tout ; elle. Pas du tout ! » - pensa-t-elle et inscrit le cahier comme d’habitude « C. LAURENT ». Elle mit ses manuels dans le sac ; dos et entendit la voix de sa mere :
– Cherie, ne sois pas en retard, – dit sa mere en sortant de l’appartement.
– Bien sur ! J’arrive ! – repondit-elle. Dans quelques instants la fille des Laurent sortit et se dirigea vers l’arret de l’autobus en balbutiant :
– Carole, fais ci. Carole, fais ca. Tu dois meme sortir de chez toi a temps. J’en ai marre.
Elle etait irritee tout le temps mais elle ne le laissait voir a personne. Peut-etre c’etait a cause de ce qu’elle aimait beaucoup les mathematiques tout en choisissant la faculte des lettres selon les criteres qu’elle seule savait. Ou peut-etre elle eut des autres raisons.
Elle pouvait reflechir longtemps sur sa ressemblance avec sa soeur. Mais en voyant le reflet de son visage dans le miroir, toujours accueillante et polie, elle etait sur le point de crier « Je ne suis pas Cecile ! Qu’est-ce que vous voulez de moi ?! » Elle detestait son visage parce que c’etait celui de sa soeur. Si differentes de caractere, elles etaient si pareilles de visage. Auparavant meme les parents les eurent confondues l’une avec l’autre.
– Que notre duo au choeur me manque... – prononca-t-elle d’une voix basse. Apres cet accident il arrivait qu’elle parlait toute seule.
En effet elles etaient toujours ensemble, mains levees ; toute lecon, le choix identique de la faculte, bras-dessus et bras-dessous comme deux anges jumeaux pour toutes les promenades, le sourire de complice appartenant a toutes les deux. A toutes les agapes elles attiraient l’attention, suivies toujours par leurs amies du lycee qui faisaient l’effet de la cordee de papier gaufre enveloppant des roses dans le bouquet. Etroitement liees, elles se completaient harmonieusement. Alors, il y avait un lien incomprehensible entre elles. Le fil d’or liant leurs ames. Elles n’avaient pas de secrets l’une de l’autre. Ayant les memes amis elles leur telephonaient ensemble. Elles travaillaient sur un projet commun consacre a faire l’Internet plus abordable pour les gens de leur campus pour qu’ils puissent reseauter et donner de leurs nouvelles aux familles. Tous voulaient les aider ; realiser ce projet.
Encore un jour passa. Elle revint chez elle et se lanca dans un nouveau projet.
– Pourquoi est-ce que je pense tout le temps a Cecile ? – dit elle dans le vide.
Il etait temps de d;ner.
– Tout est deja pret ! On n’attend que toi, Cecile ! – cria sa mere de la cuisine.
...
Parfois on reve. Parfois on a tant de fantaisies que l’on commence ; les imaginer tout le temps. Parfois on cesse de les distinguer de la realite. Parfois on perd la raison d’etre, le but et puis... on comprend bien ou ne comprend pas quels souvenirs sont imagines et quels evenements sont reels. Comment peut-on distinguer l’une personne de l’autre personne ? Comment peut-on confondre soi-meme avec quelqu’un d’autre ?
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