les objets
Si je ne me trompe pas, c’ est un de tes reves.
J’ avais ; peine ouvert la porte, ayant vu ses yeux.
De l; on me regardait. On regardait avec un effroi, avec une agression indescriptible.
J’ ai senti l’ impossibilit; de remuer mes doigts. J’ ai seulement fait un mouvement de me prot;ger, un mouvement pitoyable, insignifiant.
Je voulais fermer la porte mais j’ agissais si lentement comme pendant le sommeil. Comme si mon corps n’ ;tait pas ; moi. Je ne sentais ni froid ni peur.
Il ;tait si petit, ses gros yeux me faisaient l’ impression de regarder ; travers moi, en busculant tous mes visc;res. Il ressemblait ; une boucle, roul; avec inattention, tourn; dans le coin, abandonn; et … J’ ai fait un ;norme effort et a ferm; la porte. Un. Deux. Trois. Quatre. Cinq. Ouvre. Rien.
Rien qu’ un noir pardessus, jet; ; la h;te.
De plus en plus cela devenait plus insupportable. La situation s’ aggravait. De jour en jour.
Voil; des ann;es que je vois des choses comme des ;tres. Des ;tres comme des choses. Tout est melang;. On ne peut pas comparer. On ne peut pas diff;rer.
D;s le d;but c’ ;tait un cochemare. Un vrai cochemare dont il est impossible d’ imaginer. Avec quoi il est tr;s difficile de vivre. Ils ;taient partout. Des choses et des choses. Autour de moi. Devant moi. Pr;s de moi. Et ce qui ;tait le plus terrible – derri;re moi. Je sentais toujours leurs regards. J’ ai p;n;tr; dans leur vie intime, je savais leurs capacit;s cachet;es. Et je les voyais.
C’ ;tait inexcusable. C’est pourquoi je devrais payer. Payer par mon peur. Mon horreur. Mon rire nerveux. Qu’ est-ce qui me restait ? hah.
C’ ;tait toujours la question de la psychie. Et, bon, la psychologie alors. Dire ou non ? Me prendrait-on pour une folle ? une folle dont j’ ;tait ? ou pas encore, ah?
Je ne peux pas comparer les gens. Les gens, ils n’en sont plus. Ils sont des objets. Nous, tous, nous habitons heureusement dans le monde des objets. Chacun de nous l’ est. Moi aussi, je suis un objet. L’ objest qui respire, qui pousse, qui mange, qui se l;ve chaque matin pour passer un autre jour peu important. Ben, malheureusement c’ est comme ;a.
Les gens. Ils ne m’ aiment pas. Je ne sais pas pourqoi. C’ est parce que je confonds tout et tous. Je n’ ai jamais de diff;rence. Pour quel b;t ?
Mais ils, ils se taisent.
Je n’ aime pas parler. Parler – c’ est trop simple. Cela decouvre les secrets.
Les mots – c’ est tr;s peu. Les gestes – c’ est une mention.
Les regards – c’ est un spectacle pour un groupe.
On le comprend quand on vie dans deux mondes, qui ; vrai dire ne sont qu’ une. Je suis dechir;e.
Chaque jour j’ ;prouve – la curieusit; - l’ ;tonnement – l’ incompr;hension – l’ horreur.
Et l’ horreur – c’ est toujours sans cesse.
Seconde par seconde. Et ;a dure. ;a coule.
C’est un horreur ; cause de leur ressemblance. C’ est l’ immobilit; qui fait me refroidir. Je le sens dans mes veines.
Cela a commenc; quand j’ avais 13 ans. J’ ai pens; que qn ;tait venu dans ma chambre. Je ne savais pas ce qu’ il ;tait : un bonhomme d’ autre plan;te, un animal inconnu, un extra-terrestre. A vrai dire, il ne m’ arrivait pas les id;es d’ en reflechir. J’ ai pens; qu’ il pourrait devenir mon ami.
Trois semaines apr;s les parents m’ ont envoy; chez psychiatre et oculiste.
Mais les oculistes, eux. Ils ne voient rien.
Avec le temps les fant;mes devenaient de plus en plus effrayants. Agressifs et inattendus. Je ne pouvais pas les faire partir. Ils ;taient plus forts que moi.
En m;me temps ils ;taient toujours immobiles. Cela immobilisait tout mon ;tre. Mon sang s’ arr;tait. Le mouvement cessaient partout.
C’ ;tait le moment de l’ hypnose. Mais cela ne se passait pas toujours autour de moi.
Brusquement, quand je n’ attendais rien du tout.
Сe sont des habits laiss;s, les meubles couverts par des nappes, les chaises, les tables avec les d;tails, les bo;tes- tout ce qui m’ entoure. Ils paraissent dans les moments ou je ne l’ attends pas du tout. La r;action – c’ est toujours le m;me ;tat – des joues rougies, des paumes humides, le front en sueur, les genoux tremblants. Et le vide ; l’ interieur. « qu’ est-ce que c’ est que… ? Je ne dois pas le voir… »
Mais je le vois ; contrecoeur.
Je pourrais dire que je voudrais sauver les gens. Une profession. Oui-oui. Un medecin ou une volontaire.
Mais je ne peux pas sauver moi-m;me.
Il para;t que je me suis habitu;e aux ;volutions de mon imagination. Il suffit d’ un crise de nerfs. Pas d’ h;pital. Pas de medecin. Pas de cris des parents. Pas de mes cris.
C’ est bien, je crois. Pas comme d;s le d;but. C’ est un progr;s.
Mais quand m;me je suis une fille tout ; fait ordinaire. J’ ai des amis et des amies qui se communiquent fort bien avec moi. Mais moi, avec eux – non. C’ est toujours un grand probl;me. Parce que je ne peux pas savoir : peut-;tre, eux-aussi, ils sont des objets ?..
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