Contes philosophiques pour adultes
Il pleuvait. Il lui fallait rentrer chez lui. Il s’approcha d’un parking. Il appela le Manager et lui expliqua ce qu’il voulait.L’Inconnu avait besoin d’une voiture.
Le Manager avait du tact et il ne demanda pas ; l’Inconnu pourquoi il avait besoin d’une voiture « ; cette heure tardive ».
« Je regrette vraiment, mais pour le moment nous n’avons que cette vieille Ford », il montra du doigt le coin o; se trouvait la voiture.
« La voiture est parfaite, mais son ;tat laisse ; d;sirer».
« Mais ;a d;pend de la distance que vous avez ; faire », ajouta-t-il, l’air pensif.
L’Inconnu regarda la voiture.
« Non, non, merci. Vous ;tes tr;s gentil ; ce n’est pas tr;s loin. J’y irai ; pied »
« Cela lui est peut-;tre ;gal de prendre la voiture ou d’aller ; pied… Il est bien ;trange, cet inconnu », pensa la Ford .
Le temps passa et il y eut quelques changements avec la Ford. On la transporta ; une station-service et la-b;s…
Et de nouveau « la m;me » Ford se trouvait au parking.
L’Inconnu arriva pour la seconde fois. Et tout comme la fois pass;e, il appela le Manager et demanda s’il y avait une voiture.
Le Manager rayonna et r;pondit : « Oui, bien s;r, regardez ! » et il le fit approcher de la voiture prudemment.
Une petite Ford rouge toute lumineuse se trouva devant eux.
« Parfait ; ;a me va », dit l’Inconnu.
Le Manager sourit et ajouta :
« La voiture a ;t; mise en circulation l’ann;e pass;e, mais elle parait ;tre toute neuve, non ? »
« Comment.. ? Est-ce la m;me Ford noire que vous m’avez d;j; propos;e ? Est-ce bien elle? !»
« Oui, Monsieur, c’est ;a, mais pas tout ; fait, ou m;me ce n’est pas du tout ;a »
« Je ne vous comprends pas. Exprimez - vous plus clairement », dit l’Inconnu.
« Voyez donc, Monsieur, continua le Manager poliment, la carrosserie, les d;tails, les pneus, tout ;a est neuf. La seule chose qui reste de l’ancienne Ford, c’est le moteur, mais ;a d;pend de votre conduite, si elle sera d;licate ou non ».
« Le moteur de la voiture est comme le coeur humain – il sent tout. Et nous avons pris encore de l’ancienne Ford une petite plaque m;tallique Ford. Voil;. Alors vous voyez devant vous la m;me Ford que vous avez vue quand elle ;tait encore dans un ;tat assez mauvais, et maintenant elle est tout ; fait diff;rente, elle est toute neuve ».
L’Inconnu demeurait debout, l’air pensif.
« Non, cette ;nigme m;taphysique n’est pas pour moi.La Ford doit ;tre neuve, ou vieille, il ne peut pas y avoir de compromis»
« Mais il ne s’agit pas de compromis», r;pondit le Manager, comme s’il avait devin; les pens;es de l’Inconnu.
« C’est cette Ford que vous avez vue, mais elle est neuve maintenant. Vous comprenez ? »
« Il y a quelque chose que je ne peut pas saisir », dit l’Inconnu. »Je ferai mieux d’aller ; pied »
Le lendemain matin l’Inconnu arriva au parking de nouveau.
« Il faut peut-;tre regarder cette voiture quand m;me »
Il aimait l’ext;rieur de la Ford : ses douces formes fusel;es, sa couleur et son brillant vif au soleil.
Il s’approcha de la voiture et l’examina.
Il ouvrit toutes les porti;res de la voiture une ; une pour voir si elles ;taient h;rm;tiques.
Il appela un groupe de consultants pour examiner la voiture tr;s scrupuleusement.
En parlant de cette Ford chaque consultant t;chait de parler en vrai connaisseur:on ne demandait pas tr;s souvent l’avis des consultants au parking et cela leur faisait honneur.
Chacun nommait les avantages et les d;savantages de cette marque.
Pourtant personne ne dit l’essentiel : ils avait tous vu l’ancienne Ford avant sa transformation.
« Bon. Merci bien. Vous m’avez beaucoup aid; », dit l’Inconnu.
« Et comment fonctionne-t-elle? »
On dirait que la Ford avait lu ses pens;es : elle entrouvrit sa porte droite comme si elle invitait son h;te ; monter en elle.
Soudain le Manager parut, souriant et bienveillant comme toujours.
« Vous pouvez essayer… Cette voiture est magnifique. Vous pourrez aller tr;s loin, je vous assure ».
« Ah, laissez tomber. C’est de l’arnaque! C’est cette ancienne Ford »
« Mais non, elle est neuve, r;p;tait le Manager, montez dans la voiture et vous allez voir que je ne mens pas »
« Oui, mais je me m;fie des voitures transform;es»
« Non, vous vous m;fiez de vous-m;me »
« Vous savez, je viendrai demain et j’examinerai cette voiture plus en d;tails et apr;s nous en parlerons »
« Demain est un autre jour», r;podit le Manager.
Le lendemain l’Inconnu vint au parking, mais il n’y avait plus de voiture.
Il appela le Manager, mais on lui dit que cela faisait d;j; six mois qu’il avait d;missionn;.
« Oui, mais je voulait prendre des nouvelles de la Ford. Elle ;tait noire, en mauvais ;tat. Puis elle est devenue toute neuve, brillante, vous vous en souvenez ? Elle se trouvait la-b;s, dans ce coin-l;… »
Deux employ;s se regard;rent : ils ne pouvaient pas comprendre ce que cet homme voulait.
« Il y avait aussi des consultants ici, chez vous, il me semble. Faites-les venir ».
« Vous savez, la question est que les consultants sont des employ;s int;rimaires ; en plus, nous ne les engageons pas depuis longtemps »
« Oui, mais y a-t-il une personne au moins qui sache ? ! »
Un des employ;s se pr;cipita ; la rencontre de l’Inconnu.
« Puis-je vous aider ? »
« Vous savez, dans ce coin-l; il y avait une Ford noire qu’on a mise en circulation l’ann;e pass;e, puis on l’a transform;e, elle est devenue toute neuve, rouge et brillante… »
L’employ; haussa les ;paules, se sentant un peu d;barrass;. Il ne comprenait pas ce que signifiait le mot « transform; ».
« Excusez-moi, je ne vous comprends pas tr;s bien. Une Ford neuve ou vieille ?»
« Oui, oui, merci », pronon;a l’Inconnu, confus. Ses propres mots lui paraissaient insolites, il ne pouvait m;me pas se l’expliquer : « Ce n’est pas ce qui ;tait auparavant, mais c’est ce qui est maintenant »
O; est cet ;trange Manager ? Et ces consultants, o; sont-ils ? Peut-;tre ;tait-ce un r;ve ?
Il marchait lentement le long du trottoir. Il voulait ;tre seul ; ce moment pour comprendre ce qui occupait ses Pens;es et son Coeur ces derniers temps…
On ne sait pas exactement s’il a marchait longtemps ou non.
Soudain il tourna ; gauche, leva les yeux et s’arr;ta net :
Il y avait devant lui cette m;me Ford neuve et brillante.
La porte droite s’entrouvrit…
Il fit un pas en avant et s’arr;ta : « Peut-;tre que ce n’est pas un r;ve, finalement»
Et pour la premi;re fois dans sa vie il voulut croire qu’il y avait de petits miracles dans ce monde.
Il s’approcha lentement de la voiture et ouvrit tout grand la porte…
14-15.09.1994 Самара
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