Arabesques de mon amour
aime l'un de ceux qui l’habitent”
Laurence Darrell.
D’un journal intime.
Mai, 2014.
Tunisie. Bader. Love. Incroyable!!!
J';tais comme une ;me en peine ; Moscou, au Nord - la m;me chose.
Je veux voir cet homme, il me manque beaucoup, je suis folle de lui, de mon amour...
Univers! Ne me quitte pas!
Mon ;tat est plus qu';trange. Indiff;rente ; l'environnement, tranquille, immerg;e en soi.
Je marche et je porte mon sentiment, le Il faut attendre encore deux mois.
reste n'a aucune importance.
D;cembre, 2014.
Il me semble, j'ai trouv; ce que j'avais cherch;, pour la premi;re fois de ma vie.
Nous sommes ensemble - c'est fantastique!!!
C'est le mien. C'est s;r. Je l'aime. Et lui aussi. Oh, mon Dieu! Quel bonheur...
Il est jeune, beau, intelligent.
Il ne reste qu'un mois et demi jusqu'; notre rencontre. Les jours s';ternisent.
Mai, 2015.
J'aime cet homme! Beaucoup! Il me manque! Beaucoup! Mon Dieu! Ne me prive pas de ce bonheur!
Je te prie! Je veux ;tre avec lui, toujours.
F;vrier, 2016.
Moscou. H;pital. Fiodorov. Il a su que l'op;ration aura lieu. On l'a faite.
Je suis revenue ; l'h;tel. Un coup de t;l;phone. Le premier. Personne de mes proches ne s'inqui;taient de moi tant que lui.
Juillet, 2016.
Il est 15h 16 - un coup de t;l;phone… "Le premier septembre c'est le mariage", - a-t-il dit d'une voix triste et calme, constatation du fait, tout simplement.
J'ai ;clat; en sanglots. On s'est vu en mai, pas un mot de ;a. Il m'a prot;g;e? Ou c'est Dieu qui a d;cid; de se moquer de moi? Mais c'est bien cruel!!!
Cela me fait mal... Le sens de la vie est perdu.
Septembre 2016.
Apr;s ce message on se voyait quelques fois, on s';nervait, chacun ; son propos.
-Tu m'aimes?
- Et pourquoi je suis ici?
En partie, ce sont leurs traditions, ses parents, leur mentalit; qui l'ont forc; ; faire ;a.
C'est douloureux et compliqu; de comprendre ;a, pourtant j'ai un caract;re fort. On a besoin d'une alternative.
Plus on monte haut dans le ciel, plus ;a fait mal de tomber.
L'histoire touche sa fin. Mes remerciemente.
Mars, 2017.
J'ai un espoir...
Ao;t, 2019.
Maintenant on se voit une fois par an. Il se souvient, pense, s'ennuie, il sait que c'est r;ciproque. Mon ;me est tr;s calme et bonne.
Il y a un sentiment d'une ;ternit;, d'une plenitude, de la vie, d'une qui;tude. J'aime ce gars, je suis s;re de ses sentiments envers moi. La relation avec lui me donne des forces cordiales et de la puret; des desseins et des d;sirs.
Mille et une nuits ont ;chou;. On en a eu plus... Deux vies en automne deux vies en ;t;, deux vies au printemps.
Comment tout a commenc;? Spa. Mahdia Palace thalasso. Est-ce que je savais? Je ne supposais m;me pas, il n'y avait rien de pareil dans mes pens;es. Au d;but je ne l'ai pas m;me remarqu;. C'est pendant ma deuxi;me visite que je suis tomb;e ; sa s;ance de massage.
Tout doucement, aux petits pas, on a commenc; la communication en alternant des phrases anglaises, italiennes, russes.
C';taient les conversations sur des animaux, sur la famille, sur le travail, sur l';tude, sur le temps, sur le hobby, on a parl; de la Russie, de la Tunisie.
Lui - c'est pr;venance, galanterie, attention, souci... Bien.
Comme masseur - il est super, profi. Il vous passera votre tenue, tendra la main pour vous soutenir, essuyera vos pieds, vous approchera vos souliers, avancera un petit banc.
Ma troisi;me visite - ce sont de cours bonds. A travers les ;pines jusqu'aux ;toiles. Les relations de sa part sont strictement d'affaires, cat;goriquement polies, et moi, je r;ve, plong;e en soi, presque heureuse.
Nirvana. Je suis assise sur le balcon apr;s la rencontre r;cente, prends un petit th;, en tournant dans ma t;te pour la centi;me fois ses mouvements, ses phrases, ses mains. Pas de flirt m;me dans les projets.
Ma quatri;me visite c'est le printemps, avril. Je m'approche de la piscine SPA, il est l;, entour; de ses coll;gues. Il m'a vue, et moi, j'ai accouru vers lui et avec sinc;rit; et spontan;it; l'ai embrass; sur les deux joues devant tout le monde. Il ;tait tr;s content. Je ne – sais - quoi a commenc;…
En passant il m'agitait la main, me saluait, jetait un coup d';il dans la piscine. Pendant le massage il chantait, dansait.
Et des compl;ments, compl;ments, compl;ments…
Ses mouvements, ses pas, sa d;marche, son port de t;te, son maintien, tout ;a - ce sont des mani;res d'une personne qui conna;t sa valeur, mais elle ne se donne pas d'air sup;rieur, ne frime pas, c'est son essence, son image, son ;tre. En un mot, c'est le prince de Maghreb.
Apr;s la s;ance de massage il n'y a pas d'envie de quitter son cabinet et parfois il me laissait y me reposer un peu, en me couvrant soigneusement: "Dors".
Il n'y avait aucune restriction pour lui, il pouvait entrer ; n'importe quelle salle pour prendre quelque chose n;cessaire pour son travail sans entendre pendant qu'on en apportera, cela me gagnait, bien s;r.
La culmination a eu lieu apr;s le massage aux pierres, le stone massage. La communication ; tous les niveaux (tactile, verbal et non verbal). C';tait formidable. 60 minutes ont vol; en un clin d';il.
Maintenant je dois sortir du cabinet car il y a un autre client, il y a des infirmi;res qui surveillent et qui sont furieuses et jalouses mais je refuse et r;siste.
Je suis assise sur la table, je gigote et je marmotte: "Je ne veux pas m'en aller "...
Et tout ; coup nos regards, nos yeux se sont rencontr;s et se sont fig;s. C';tait une telle profondeur, une radioscopie trenscendante, illimit;e. Je l'ai laiss; entrer et j'ai compris: tout est s;rieux, c'est ma fin. Il ;tudiait, appr;ciait, d;cidait…
En une fraction de seconde on a eu une union de nos ;mes, de nos c;urs, de la raison… Tantra. L';nergie de l'amour.
Ensuite il m'a mis ma robe de chambre et on peut dire qu'il m'a pouss; hors de son cabinet, m'ayant taloch;e l;g;rement. Nous avons si ri que tous qui passaient se sont mass;s devant notre porte et une infirmi;re lui a dit m;chamment: " Un client t'attend d;j; depuis quinze minutes".
Je ne pouvais penser ; rien d'autre. Perdue pour la soci;t;, distraite, triste, je ne suis devenue qu'une attente.
R;ves.
Et voil; notre premi;re photo commune. Une cadre touchante, pleine de joie, de bonheur, d'espoir. Nous sommes une vraie paire. ;a vaut beaucoup.
Je suis revenue en Russie comme une autre personne, luisante d'une bont; et d'amour. Tout le monde a remarqu; ;a. Tout ;tait remarquable. Chaque matin j'admirais notre photo. Je n'ai eu jamais dans ma vie de pareils sentiments. C';tait le pressentiment d'amour.
Ma cinqui;me visite. Nore Palace. Je sentais le bonheur s'approcher... Comme une avalanche ou bien un tsunami. Je languissais dans l'attente. Nous cherchions toujours l'un l'autre des yeux, on voulait se voir, s'entendre, se regarder, s'admirer. Des effleurements nous ;motionnaient fort, arr;taient notre haleine, le c;ur se p;mait... Il me trouvait partout. Chaque jour - des s;ance de massage, son cabinet, la communication non verbale, le sexe tantrique - Space.
Parfois il effleurait mon nez, embrassait sur mon front, il tournait, souriait, chantonnait. Parall;lement j'ai eu autre vie, j'allais, venais, buvais, dormais, parlais, faisais des photos, me baignais, mais mon ;me et mes pens;s ;taient avec lui.
Le jour de d;part. Les adieux. "Faisons en russe". Je prends sa t;te dans mes mains et embrasse sur son visage, sur ses joues, sur sa bouche...
M';tant serr;e contre ses l;vres j'ai senti une impulsion, il s'est pench; en avant et a creus; en moi avec chaque cellule de son corps, nous nous sommes fig;s en nous embrassant. Le monde n';tait plus, nous ;tions seuls dans l'Univers.
Apr;s, on baladait dans le parc, on est mont; sur la tour de l'h;tel o; s'est-on embrass; de nouveau... Le bisous ; ;clips; tout.
L'automne.
Bader m'a donn; son num;ro de t;l;phone, en automne je l'ai appel; et j'ai entendu ses paroles: "Je t'attends en Tunisie". - "Comme une femme? - "Oui, comme une femme". C'est tout. Je me suis perdue. Les pr;paratifs. Un coup de t;l;phone. "Il faut louer un appartement. Pas de variantes".
Je tremblais et secouais.
Et voil; je suis ; Mahdia, je dirige vers SPA. Lui, il est ; ma rencontre, il court. Il s'arr;te, touche ma joue avec la sienne et se fige. On est debout comme de petits chevaux, ensuite, il m'entra;ne dans son cabinet et m'embrasse, m'embrasse, m'embrasse...
Il ;tait nerveux, il avait peur que j'ai chang; d'avis, avait peur de notre premi;re intimit;.
Nous sommes mont;s dans l'appartement et ont regard; autour. Les murs blancs, un tr;s grand lit, le carrelage. ";a te pla;t?" Un entourage insolite. Je me suis allong;e sur la couverture, a pris l'ab;c;daire et a commenc; son apprentissage. Il s'est coll; contre moi avec confiance et r;p;tait soigneusement des lettres, des syllabes, des mots, lisait un peu. Un gars capable. Il a appris l'alphabet russe en trois jours. Il a des aptitudes ;videntes aux langues. La tension a disparu. Tout ; coup il a dit: "Si on va au restaurant, on va manger". Je n'ai pas attendu. Taxis, restaurants, le matin - le petit-d;jeuner est servi. Il sait ;tonner.
Apr;s le restaurant nous nous promenions dans la ville nocturne, la main dans la main, nous admirions les ;toiles, le ciel, aspirions les ar;mes enivrants d'une nuit sensuelle, ardente. Chaque couple amoureuse a son ciel ;toil;.
Le ciel de Mahdia c'est mon ciel, ; moi.
Dans l'appartement on prenait du th;, causait, parlait de soi, de sa vie priv;e. Le premier ce qui m'a frapp; et ;tonn; ce sont d';normes dimensions et la couleur, puis il me retournait comme une plume, comme une fille de guta-percha. La culmination, l'apoth;ose - sexe en position bougie. Je ne m'attendais pas de telles capacit;s.
Apr;s, il ;tait tr;s doux, attentif, embrassait mes ;paules, mon cou. Il disait merci.
Chaque minute il voulait sentir mon corps, s'asseoir ; c;t;, se serrer contre moi, s'accouder. Il regardait dans mes yeux comme un chien: ";a te pla;t, tu vas bien?" Il se souciait de moi, apportait des provisions.
J'ai ;t; dans l'appartement de Tunisie pour la premi;re fois, c'est diff;rent de celui de Russie.
C'est notre premier refuge. Il n'est pas douillet, il est de quelqu'un d'autre mais pr;s de Bader tout devenait comme miracle. Et lui aussi devenait un prince d'un conte.
Le lendemain nous cherchions son copain Tholel, on est all; au restaurant et de nouveau nous avons fl;n; en ville, la main dans la main, et moi, je serrais tr;s fort ;a paume, on ne voulait pas que Tholel passe la nuit chez nous. Bader ne r;agissait pas, il parlait, plaisantait et en montant l'escalier il tiraillait ma ceinture. Il jouait, sans se g;ner ce mec, il m'embrassait toujours.
Le jour suivant c';tait le jour f;ri;, nous avons fait des projets: sorties, mer, restaurant, caf;, lit, mais soudain – un coup de telephone: son oncle est mort. Il faut ; Bader partir chez lui mais Bader ne veut pas supprimer notre nuit et le sexe non plus.
Le jour apr;s son d;part j'ai pass; seule, je suis revenue ; l'h;tel, ne pouvait pas dormir (lui non plus). Cette nuit un orage fort s'est d;cha;n;.
Les foudres comme des rubans blancs volaient derri;re mes vitres de la mer dans le d;sert, le tonnairre grondait sans cesse, mes fen;tres tremblaient et les palmiers se penchaient vers la terre de chaque coup de vent.
J'observais ;a en Tunisie pour la premi;re fois. Je n'ai pas eu peur, cet orage d;cha;n; a aggrav; ma tristesse, ma solitude, mon d;sespoir. C'est la plus longue nuit dans ma vie.
Le matin nous nous sommes rencontr;s dans le SPA comme si on ne s';tait pas vu depuis tr;s longtemps, l';ternit; enti;re.
Il s'est trouv; que cette nuit nous ;tions ensemble mais mentalement, nous avons pens; l'un ; l'autre, on se languissait. Simultan;it; d';tre. Il ne restait que peu de temps jusqu'au mon d;part.
Il y a une pi;ce sur les pluies. Ce sont des relations des deux personnes, leurs sentiments, leurs affaires, leur vie.
D;but. Le printemps. La pluie est joyeuse, espi;gle, brusque, la pluie aveugle du bonheur.
L';t;. La chaleur des relations, la pluie calme, elle donne la fra;cheur apr;s le jour ardent. Les gens sont heureux, enveloppe les uns les autres de souci et du chaud.
L'automne. Il fait froid. Eloignement. J'ai mal. La pluie et mordante, on a envie de se cacher, il fait frileux, on frissone.
Les gens sont devenus autres mais la pluie frappe sur le toit, froufroute des feuilles, patauge sur les flaques. On peut dire que ces pluies sont les m;mes si on regarde par la fen;tre mais si on sort dehors...
Aucun parapluie ne sauvera. Personne ne sauvera. Tout est fini, il ne reste que la pluie froide et mordante.
Notre automne a commenc; avec la pluie du printemps et l';t; est termin; en automne.
Le matin nous prenions un taxi et r;venions ; l'h;tel, chacun ; son entr;e. Il ;tait interdit au personnel de passer par la porte centrale. En SPA on se disait "bonjour" et on lui apportait le d;jeuner, du caf;, du coca.
"For you"
J'aimais tout en lui. Je l'ai trouv;, d;couvert, implor; les Cieux.
Pendant les premi;res s;ances de massage on parlait des chats et j'ai dit: " Kiss-Kiss" en russe et il a recul; brusquement (le verbe "to kiss"= embrasser). Alors, le jeu "Kiss - biche" a commenc;.
Et comment il m'embrassait apr;s!
Moi, je suis bien mais cependant je suis tomb; sous les meules de la mentalit; mill;naire des musulmans. Je ne me rappelle pas comment je l'ai quitt; cet automne-l;. En Russie j';tais triste, j'attendais notre rendez-vous, mais on a donn; le visa seulement au printemps.
Le printemps.
Il y a peu de temps. La maison est la m;me, le balcon et les vitres donnent sur la mer. C'est une vraie merveille!
On plongeait ses jambes dans l'eau aux ar;mes chinois avec p;tales des roses. Mon gars est tomb; malade. Je pense que personne ne le gu;rissait mieux que moi. Soudain il a dit: "Si tu me donnes deux b;b;s je t';pouserai"...
Comme ;a fait mal, c';tait si cruel.
Je voudrais la m;me chose pour la premi;re fois dans ma vie. J'ai regard; les lignes sur ses paumes, j'ai tir; les cartes...
Rien…
L'automne pr;c;dent il a appris tr;s vite l'alphabet russe, il a commenc; ; lire, ; comprendre, ; ;crire en russe. Au printemps on a continu; ces ;tudes, il est tr;s capable. C'est dommage qu'il n'ait pas du chance d'avancer dans la vie, car pas de finances, pas d'attaches, de relations... Ses parents ont sept enfants. Il faut dire merci ; l'Etat qui l'a instruit et lui a donn; le savoir du quatre langues ;trang;res.
Il me va sous tout les rapports. Avec lui je me sens facile, calme, fiable. Un jour, en rentrant ; la maison, il a prononc;: "Je suis un homme". Oui! C'est vrai! Il faisait tout lui-m;me et j'appr;cie chaque d;tail: comment il me r;galait, soignait, embrassait.
La nuit il se serrait contre mon corps, se p;mait, sans respirer, sans bouger.
Pourquoi nous sommes de diff;rents ;poques, continents, pays, r;ligions?
Pourquoi deux personnes qui s'aiment doivent vivre s;par;ment. Comme c'est cruel. Il est ;duqu; et consciencieux comme un vrai musulman. On ne peut pas faire ;a o; ;a...
Cependant, quand je suis arriv;e sans le pr;venir, il m'a entra;n; dans son cabinet, il a couvert mon visage, ma t;te, mes ;paules, mes bras de ses bisous et puis il s'est assis sur la chaise et, soudain, ; sorti son "ami masculin". J'ai failli tomber de rire, surprise.
"Il te dit "bonjour" aussi", - a expliqu; Boder. Petit polisson.
Pendant la s;ance du massage il a command;: "Vite, sur le dos!" J'ouvre les yeux - mon mec est tout nu en pleine pr;paration "au combat". - " Mais tu es fou? Quelqu'un va entrer et tu seras licenci;".
Tr;s vite, en quelques secondes, il s'est ressaisi; et a rang; son costume. Cela dit quelque chose?
La vie ne s'arr;te pas, tout change et pas pour le mieux.
En Tunisie tout doit ;tre selon les codes d'Islam et en Russie - comme Dieu le veut.
L';t;.
C'est la premi;re et la derni;re fois que nous avons lou; un appartement et pas un h;tel.
Lui, il se pr;parait, bien s;r: il a trouv; une maison, il a fait le plein frigo, il est all; me chercher ; Monastir. J'ai ;puis; compl;tement mes nerfs (de A ; Z).
;tant arriv;e ; l'a;roport je ne l'y ai pas trouv;, mon gars, j'ai compris qu'il n';tait pas venu. Choqu;e. Tous les bus sont d;j; partis, ; l'a;roport - personne. Une heure, une heure et demi, je n'ai pas de t;l;phone, grand merci aux Tunisiens, ils l'ont appel;.
Il ;tait retenu, dix minutes, encore dix minutes.
Je ne pouvais pas supporter l'attente, je suis all;e ; l'arr;t de bus, j'ai trouv; un taxi au prix tr;s bon march; et quand le chauffeur de taxi ; pris mes bagages - il a apparu. Il a emmen;, ni plus ni moins, un mini bus!
Et voil;, c'est parti. Il est heureux, et moi - je suis f;ch;e, stress;e, vex;e, le niveau d'adr;naline est ;norme.
Lui, il est comme un jeune chien, folatre, plaisante, ach;te des petits p;t;s en chemin. Pour le calmer, je l'ai tir; sur l'oreille. Il a fait une grimace, mais n'a pas vex;.
Il m'a emmen;e ; la maison (mais pas l'appartement). Maintenant toutes les visites, la vie ; deux passaient dans cette maison et dans la cour.
On a d;charg; mes bagages, je lui ai offert des cadeaux, il m'a entra;n; dans la chambre sur le lit, a embrass;, a regard; mon sein, s'est lev; apr;s, en disant:
"Attendons le soir". Les musulmans ne font pas l'amour dans la journ;e. Nous sommes partis en ville en moto. Malgr; tout, tout passe comme je veux. Avant m;me notre liaison j'ai demand; ; faire un tour en moto, alors il a r;pondu: "Qu'est-ce que je suis, Schumacher, ou quoi?" Cependant son moto est devenu maintenant un moyen de transport tr;s important. Bien. En ville, ; la plage, aux affaires, au SPA.
Apr;s la plage il me lave les pieds.
Il faisait le m;nage lui-m;me, lavait, nettoyait, cuisinait.
Nous passions nos soir;es dans la cour sous olivier. Dans la maison, sur un divan ;troit, c;te ; c;te, ont caus; de lui, de moi. Le soir avant mon d;part est arriv;. Il est au lit, les larmes coulent sur son visage. Bien qu'il disait que les hommes ne pleurent pas. Je lui demande: " Qu'est-ce que c'est? " - "C'est l'amour. Comment je vais vivre sans toi?"
Trois fois nous avons ;t; ; la mer. La premi;re fois - le repos en arabe. Il regardait les enfants avec attendrissement. On les ;l;ve bien? "Ici on ne peut pas regarder autour, on peut seulement se regarder... Puis-je jouer au volley?" Bien... Je l'enterrais dans le sable, essayais de faire le massage mais il dormait.
Deuxi;me fois - le soir apr;s son travail. Le matin on a appel; de sa maison - viens le plus vite possible - ton p;re est malade. Il m'a promis de revenir vers le midi. J'ai eu peur. Pas de cl;. Je ne connais pas d'adresse, je ne sais pas o; passer la nuit si quelque chose passe. J'ai d;cid; de prendre un train touristique pour aller ; l'excursion, une balade, des boutiques, j'ai achet; du vin. Bref, je me suis d;tendue.
Je suis revenue au SPA, au massage mais avec retard. Il ne m'a pas re;ue. Il est en col;re, me cherchait partout, ; dit de l'attendre sur la plage et est parti pour acheter des fruits et un maillot de bain.
Le soir. Il devient sombre, il va devant moi sur le sable et moi apr;s lui en pataugeant sur l'eau... On s'est assis. "Tu es vex;e?" - "Non". "Nous sommes oblig;s de cacher nos relations, on ne peut pas avoir quelque chose avec des clients". On se baignait, d;nait tout pr;s de la mer.
"Ne sois pas triste. En cet instant, c'est la mer, nous, notre d;ner, c'est bien. Demain - c'est demain". C';tait triste mais le sexe ; egay; la s;paration. La table couverte de fruits a achev; cette soir;e. Il manipulait avec dext;rit; adroitement avec des past;ques, melons, grenades, avec toutes sortes de friandises. Un vrai virtuose.
Personne n'attendait de probl;mes le matin, mais en sortant dans la cour, j'ai senti l'odeur d'essence. Il s'est trouv; que le r;servoir ;tait perc; et vide. Quel cauchemar. On est parti ; la plage en taxi. ;tant revenu il a tra;n; sur lui ce monstre ; r;parer. C'est la premi;re fois que le gars a vex;, il s'est habitu; que personne ne lui refusait rien, il a dit que je ne l'aime pas. Le fait est que nous avons gaspill; notre argent. L'orage a ;clat;, il pleuvait, l'humeur- vous ne pouvez pas imaginer pire.
Et voil; il revient, tremp;, content avec un poisson vivant, des fruits, il a apport; un manuel d'arabe pour me l'offrir, a commenc; ; m'apprendre mais la patience n'a pas suffi. Son fr;re lui a donn; de l'argent.
Je ne voulais pas partir, je vais mal.
La veille j'ai pri; Irina et on m'a emmen; gratuitement ; l'a;roport. Merci aux Russes. Avant mon d;part nous avons dans;, Bader et moi, il s';tonnait. Comment, sans musique? Mais l';me chantait, le c;ur ;tait en liesse, il avait de temps en temps des acc;s de tendresse comme chez un ;tre sauvage, puis il demandait "pardon", expliquait son ;tat. Encore il s'inqui;tait de savoir si on m'am;ne ; coup s;r.
L'automne.
Six jours. SPA ; Mahdia. Il a fini de travailler, je l'appelle. En face de l'h;tel - un caf;. Nous nous rencontrons. Attirance, envie. On est parti dans notre maison. Il ;tait si heureux avant le sexe et apr;s, il avait faim. Roubalskaya a dit dans un interview que le bonheur - c'est avoir quelqu'un ; nourrir et de quoi. Elle a raison.
Et encore une citation d'un film: " De quoi nous avons peur, personne ne va prendre tout ce que nous avons eu avant ". ;a, c'est le plus important, c'est le mien et il va exister toujours en moi.
Un jour je suis venue sans coup de t;l;phone, une infirmi;re contente m'a accompagn;e vers son cabinet, il m'a embrass;e devant tout le monde. C’est si doux!
Au SPA tout le monde l'aimait: coll;gues, clients. En ;t; a eu lieu la guerre en Syrie, d'o; on transportait beaucoup de jeunes hommes ; la r;habilitation. On confiait Bader des cas les plus difficiles, avec son art il les remettait sur leurs pieds. Bien s;r que je sois l; o; il travaillait. Le massage aquatique. Dans la piscine l'homme se d;tend, il a commenc; ; asperger d'eau, disait n'importe quoi et un Syrien qui nous observait ; prononc;: "Elle t'aime, elle te veut".
Parfois nous nous r;unissions dans son cabinet, on badinait, on riait gaiement, l;g;rement, librement. Nous, ce sont - Bader, moi, des Syriens, des infirmi;res, des masseurs.
Mais tout se change.
Le printemps.
Neuf jours sur quatorze nous ;tions ensemble. C'est toute la vie. Il appelait le matin et le soir, nous faisions des papiers ensemble, cherchions les SPA, songions, badinions. C';tait aussi le bonheur.
Nous sommes all;s ; la vieille ville, au caf;, les balades, la mer, les s;ances de photos, les fleurs pour moi. On a v;cu la m;me maison, la maison de notre bonheur serein, paisible, infini.
Je lui ai fait un cadeau ; son anniversaire. Nous sommes partis au show Laser. C';tait un vrai conte. Il ;tait fou de joie, il se comportait d;cemment. On peut fr;quenter avec lui n'importe quelle soci;t;.
Dignit;, courtoisie. Cet homme est tr;s s;r. J'ai eu un sentiment que j';tais un petit enfant et lui, un adulte homme ais;, qui prend soin de moi. Pendant le d;ner il accordait de l'attention ; toutes les dames de notre table.
Elle nous regardait de grands yeux.
Au show il ;tait joyeux comme un enfant, il a beaucoup film; ; son portable.
La pluie a commenc;, il a apport; un imperm;able, un petit si;ge. Avant le d;ner Bader a pris par au concours ethnographique. Je l'admirais du c;t; et ;tais tr;s heureuse d'avoir un tel ami. Je me sens aussi bien que possible dans la vie. C’est le mien. Toute ma vie je cherchais ;a.
Apaisement, calme, accord…
Au d;but c';tait un peu ennuyeux pour lui car depuis son enfance il habitait dans un village et connaissait bien la vie rustique, mais quand la musique a r;sonn; il s'est ragaillardi, on a commenc; le programme ethnographique, les danses, il est tr;s artistique, comprends bien la musique, il est plastique avec un tr;s bon sens du rythme. Je l'ai pouss; au centre, bien s;r que ce gars a fait sensation et a ;t; invit; au r;le principal. Il a pris ;a tr;s au s;rieux, ;tait tr;s heureux, je l'observais de c;t; en me trouvant dans la foule, j';coutais les gens parler autour, je comprenais mon implication et ;tais heureuse. Personne n'a d;vin; que c'est mon amour qui ;tait sur la sc;ne, ma vie, mon bonheur, mon Paradis et mon enfer, mon Univers, mon monde, mon...
Apr;s ce spectacle mon amateur de propr;t; s'est pr;cipit; ; se laver, car, comme il a dit, son costume le "piquait".
Le d;ner. Il me servait ; la table, j'ai le c;ur serr; jusqu'; pr;sent: ses sous- alimentations syst;matiques, son ventre serr; de faim, son estomac est tir; ; la limite par la faim. Il voulait beaucoup manger et moi, je voulais boire, ce que nous avons fait avec plaisir tous les deux.
Le show s'est d;roul; sans encombre, formidable. Evidemment, il n'a jamais rien vu de tel. C';tait une combinaison ;tonnante d'enfance, d';ge adulte, de fr;n;sie, de sensualit;.
Les d;tails en disent beaucoup.
Avec un s;rieux il a cach; les billets dans sa poche, il a pris les places pour nous, a apport; du vin. On est revenu ; la maison sous la pluie averse. Il dormait avec sa t;te sur mes genoux, en m'embrassant toujours. ; trois heures du matin il a essay; de faire l'amour dans un ;tat ; moiti; endormi, ; moiti; d;lirant sans protection dont il ;tait fier le matin. Je n'ai pas re;u de sa r;ponse: si c';tait o; ;a n';tait pas.
Une grande merveille et le bonheur illimit;!
Apr;s le show on a v;cu ; Mahdia, on a fait des achats, on a visit; des caf;s, des amis. Tout ;tait tr;s bien.
Je n'ai jamais ;t; aussi calme, confortable et fiable que avec lui. J'accepte de vivre avec lui jusqu'; la fin.
Je ne m'ennuie pas avec lui, c'est facile, on peut ;tre silencieux et ne pas parler, on peut ;tre couch; tranquillement en s'embrassant. La veille du d;part on a balad; pr;s de la mer, de certains Tunisiens que nous avons rencontr;s m'ont parl;. Ce b;ta a ;t; jaloux de moi! La pluie a commenc; et nous sommes entr;s dans un caf; o; on retransmettait le foot, il s'est passionn; et moi, j'ai couru ; l'h;tel, et apr;s mon retour nous sommes all;s au restaurant. J'ai command;. Lasagne. Il a demand; la permission de go;ter. O; on l'a appris ; se conduire ainsi? Poli, intelligent, bien ;duqu;. D'o;? Evidemment, c'est de la nature. Ensuite, un taxi, notre maison, l'amour.
;tant en visite, nous ;tions un couple harmonieux, on se compl;tait.
Il est malin. Il a demand; de faire cuire du poisson au propri;taire de la maison et lui-m;me s'est couch; avec moi, faisant quoi diable.
Alors, chez des copains j'ai ;t; au centre et toute la soir;e j'occupais leur attention, j'ai re;u des invitations chez des amis, au mariage. Mon mec ;tait flatt;. Il me courtisait ; table, traduisait mes phrases et celles des Tunisiens, il a beaucoup bu et la nuit nous avons eu une ;pisode d;sagr;able. Il a ;t; offens;, bien qu'il soit coupable lui-m;me, il m'a m;me reproch;. Avant le d;part je lui ai expliqu; la cause de cette situation.
Il a appel; ; l'a;roport:" Je vais demander Allah que tu ais un bon vol". Tristesse.
"Tobkapi". Avant le voyage il y avait un coup de t;l;phone. Il m'a demand; d'arriver plus vite, mais le tour ;tait d;j; command; et pay;.
Il a r;solu son probl;me, il pouvait toujours r;soudre n'importe quelle question.
On s'est t;l;phon; en Tunisie. Taxi. Je suis arriv;e chez le propri;taire de la maison. Bader m'a accueillie, tellement il me sentait, lisait mon humeur sur le visage. Il s'est approch; de la porte: "Tu es heureuse?" Il a r;ussi ; annoncer son mariage au t;l;phone. Au d;but je n'ai pas compris que c'est lui qui ;tait le personnage principal de cette noce et pas un simple invit;. Il n';tait pas occup; des pr;paratifs ; cette f;te et deux jours avant de cet ;v;nement il m'a demand; de rendez-vous.
C'est l'amour tendre excellent, d'adieu. Les notes de nostalgie sont partout. Il me chantait d'amour.
- Tu l'aimes?
- Je ne sais pas.
- ; quoi bon tout ;a?
- Il est donc n;cessaire. Mon p;re l'a dit, ma m;re aussi.
Les traditions s;culaires ont pris le dessus. O; vais-je contre l'islam. Il ne me reste que de me r;signer.
Mais le sens de l'humour ;tait inh;rent m;me dans une situation aussi d;licate. Apr;s sexe-s;ance r;guli;re j'ai d;clar; que c';tait peu pour moi, sa r;ponse ;tait: "J'ai quoi, une grue? "
Le matin il m'a accompagn;e en taxi. Il n'y avait jamais d'adieu plus triste dans nos vies que celui-ci. Chaque jour nous nous appelions plusieurs fois.
; Leningrad, assise sur la place de la gare Finlande j'ai envoy; un sms: "Merci". Il a r;agi tout de suite. Un coup de t;l;phone: " Pour quoi? "
- Pour l'amour, le bonheur, la joie...
Insinuation, confusion, ab;me, inconscience de la catastrophe, incr;dulit; que c'est une finale.
Avant le Nouvel An, SMS:
- Bonne ann;e!
- Merci. ; toi aussi.
J'ai t;l;phon; ; son anniversaire, j';tais en train, nous avons parl; longtemps. Il ;tait tr;s content, n'a pas pu s'arr;ter et parlait, parlait, parlait. Il ;tait de nouveau heureux.
Heureux d'entendre ma voix, parler ; moi, respirer. Comment notre conversation a fini? Je ne me rappelle pas.
Il est assez de cette rencontre...
L'arriv;e suivante ; "Tobkapi. D;s la premi;re heure j'ai commenc; ; attendre notre rencontre, j'ai essay; de mettre une sim carte, de l'argent. Deux fois j'ai visit; "Maksour". L;, on m'a aid;, je suis revenue ; l'h;tel, et j'ai t;l;phon;. ;tonnamment. Joie. Il est ; "Maksour". Paradoxe. J'y ai pr;cipit;. Il a d;gringol; l'escalier, il s;couait sa caboche pr;s de mon visage, il a tendu ses mains pour toucher ma t;te mais ses paumes ;taient huili;es, ;videmment il a interrompu la s;ance de massage. J'ai compris qu'il m'aime, s'ennuie et maintenant il est tr;s heureux.
J'ai ;t; oblig; de prendre un SPA-programme pour ;tre avec lui. Le soir on a bu du caf; et il a expliqu; que maintenant il ne nous reste qu'aller au restaurant, fr;quenter les s;ances de massage, les conversations et c'est tout... J'ai d; me r;signer ; mon sort mais chaque jour je le tiraillais. Il avait toujours faim et nous allions au caf; pour d;jeuner.
Un jour en traversant la route, il a trouv; ma main, la serr;e et a dit d'une voix ;trangl;e: " J'ai tr;s mal sans toi". ;a vaut beaucoup.
Comment j'ai pass; huit jours en nouvelle qualit; pour moi, c';tait une nouvelle vie avec Bader et sans lui, n;anmoins nous ;tions un tout unique. Physiquement nous ;tions s;par;s mais pas moralement. Il a dit que c'est autre vie maintenant mais il souffre, il m'aime, il veut de l'intimit;… C'est interdit. Peur. Les codes d'Islam et d';tat sont s;v;res, il y a un ch;timent d'adult;re. Pour la premi;re fois on n'a pas lou; d'abri ou nous ;tions ;norm;ment heureux.
Pendant le massage ses tentatives de se retenir ont ;t; ;chou;es. Je sentais mon appartenance, l'appartenance ; lui. Chaque attouchement parlait de l'amour, de la tendresse, de la palpitation des sentiments, mais parfois on polissonnait.
Tantra. C'est la plus haute manifestation des relations humaines.
Par rapport ; Mahdia le complexe SPA Maksour perdait ; tout ;gard: dimensions, nombre de services, personnel, design…
Bader comprenait tout ;a mais il ;tait si f;ch; contre Nizar qu'il ne voulait rien entendre, bien qu'on lui proposait de revenir. ;a fiert; ne le permettait pas. ; Maksour - il y a plus de discipline, plus de rigueur, si ; Mahdia le personnel peut ;tre assis, ou bien ;tre couch;, fumer sur le balcon ou bien fl;ner partout, peut librement fr;quenter le hammam, chambres de service o; sont de l'huile, des serviettes et cetera, ; Maksour au bruit des pas de la direction, le personnel se met au garde-;-vous le long du mur. Et le mien aussi, je l'ai vu.
C'est si mal. C'est vexant.
La piscine est quatre fois plus petite et pire, il y a seulement un ou deux jucuzzis. Le hammam est sombre et obscur. Mais quand dans les vitres de la piscine je voyais la t;te de Bader, quand il agissait sa main et souriait, rien d'autre n'avait d'importance.
Au travail Bader allait en moto, parfois j'attendais sont arriv;s. Notre ;tat ;tait divers: la s;v;rit; de la direction et le contr;le de ses proches ne nous donnaient pas de possibilit; de passer le temps ensemble. Trente minutes pour prendre du caf; au restaurant le plus proche et une heure et demie au SPA.
Pourtant ma gentillesse envers les autres employ;s rendait mon ami jaloux, l'offen;ait, le blessait. Si je saluais, souriais et faisais un signe de t;te aux autres, il fron;ais les sourcils, se mettait en col;re; un jour, il a dit: "Tu te conduis ainsi avec tout le monde?" C';tait sa r;action ; mon sourire innocent ; un masseur dont le visage et le nom je ne connaissais m;me.
Notre adieu ; l'ascenseur ;tait apoth;ose. J'avais besoin toujours des contacts physiques: tant;t je prenais place sur sa couchette, tendais mes mains, tant;t derri;re la porte de son cabinet je faisais des bruits de chat.
Il essayait de se retenir mais cela ;tait vraiment mal.
La veille du d;part je me suis accroch;e ; lui de tout mon corps, il a dit brusquement: "On y va", a appel; l'ascenseur et l;, durant trois ;tages nous sommes devenus comme un monolithe, une sculpture en pierre, un engourdissement.
Le temps s'est arr;t;, chaque cellule du corps essayait de se souvenir de ce moment. Bader a creus; en moi avec ses l;vres, ses mains, tout son corps, son ;me, son essence. Et de nouveau nous sommes seuls dans l'Univers, dans la Galaxie. C';taient une f;licit; et un chagrin infini. C';tait comme la premi;re fois dans le cabinet de Bader ; Mahdi.
Pendant ces quelques moments j'ai compris: il m'aime, il a besoin de moi, il est ; moi. Victoire. Oui! Et dans sa maison il y a une b;te poule stupide.
Un matin, apr;s nos contacts il a dit que dans son r;ve il a fait l'amour toute la nuit. C';tait inspir;, il voulait m'avoir...
On a quitt; l'ascenseur stup;fait, il m'a accompagn;e jusqu'; la porte. D;sespoir.
Nous sommes all;s ensemble ; la ville, aux magasins, au caf;, il se d;tendait, ;tait libre, il t;l;phonait souvent. C'est touchant.
Quel bonheur m'a offert mon destin, c'est la plus grande f;licit; et un miracle dans ma vie. C'est le miracle de l'amour mutuel, beau, joyeux, ;ternel. M;me si tout ;a restera dans la m;moire pour toujours. Je suis tellement reconnaissante ; ce gar;on qui m'a donn; tant de chaleur, de surprise, de plaisir, de r;ciprocit;. Tout ;a et le mien.
Oui! Est-ce possible de l'emporter? Non! Il m'a donn; ; moi. Je suis partie en attendant l';t;, en comprenant que tout ;a ; suivre, s;r en lui.
"Tobkapi". On nous a amen; t;t le matin, il n'y avait pas de chambres libres, je me suis couch;e sur le petit divan dans le hall, apr;s l'installation Bader a t;l;phon;, il est venu tout de suite, je n'ai pas compris o; il travaillait, je ne suis pas all;e cette fois-ci dans son SPA.
On s'est rencontr; et on est parti dans notre caf; ou je l'ai f;licit; avec son anniversaire, lui ai donn; un cadeau qui l'a ;mu aux larmes.
De ce voyage je me souviens bien de la finale. Personne n'attendait une telle tournure des ;v;nements et l'ampleur de la catastrophe.
Chaque jour nous nous appelions, il ;tait indispos; un peu, je noyais mon chagrin dans la mer, j'avais le c;ur gros, les larmes suffoquaient.
Je n'ai pas r;ussi ; visiter SPA ; Mahdia, car la Russie a bloqu; nos cartes. Merci. Je suis rest;e sans traitement. Un soir, j';tais assise sous le palmier pr;s de la piscine, le t;l;phone a sonn;, Bader a promis de venir. Il a t;l;phon; de la polyclinique et a dit qu'il ;tait d;j; en route. Qui pouvait savoir que cette rencontre serait fatal.
Mes pr;monitions ne m'ont pas tromp;s. J'ai fait une trousse du premiers soins et est all;e. Il est tout vert, il est assis ; peine, il ne peut pas manger, mais il essaie de plaisanter. Il faut dire qu'il est en mauvaise sant; depuis son enfance, mal nourri, pauvret;. J'ai eu le c;ur serr;. On faisait nos adieux sous un palmier solitaire, on s'embrassait comme c';tait la journ;e de mon arriv;e, malgr; les interdits. ;a n'avait pas d'importance.
Donc, en onze jours seulement deux rendez-vous, en un clin d'oeil, dans un caf;. Quelle incroyable tristesse. Il se d;p;chait de rentrer chez lui. J';tais sur le balcon. Du vin. De la glace, des larmes, la tristesse. Les pr;monitions.
Il est sept heures du matin. On sonne. Ce qu'il a dit, ;tait fou, monstrueux. Il s'est av;r; qu'ils ont ;t; examin;s ; la clinique ensemble, lui et sa femme, apr;s quoi elle l'a surveill; de la voiture et a vu tout. Et des palmiers et des c;lins et des bisous. Apr;s, ; la maison, elle a fait un scandale et est all;e chez son p;re.
Elle a rendu un verdict, un ultimatum: soit moi, soit elle. Bader est tellement d;prim;, abattu, accabl;. Lui, beau, intelligent, jadis r;ussi, doit abandonner l'amour, le bonheur, la libert; et la beaut; de nos relations. "Tout est tr;s mal". Pendant le jour suivant son t;l;phone ;tait bloqu; ou personne ne le prenez.
Je sais qu'il se souvient, qu'il pense, s'ennuie, aime. Cela me calme, mais il reste un sentiment de d;sespoir d';ternit;. Avec moi il devient le m;me: gai, insouciant, heureux, mais les probl;mes dans tous les domaines restent.
Ce que nous avons eu, personne ne nous enl;verait. La m;moire, les rendez-vous, la vie ensemble...
J'aime ce gars et lui aussi, il m'aime. Je suis tr;s sinc;re, je suis s;re de ses sentiments, ce n'est pas donn; ; tout le monde. Le principal c'est qu'il a besoin de moi, il est d;sol; pour sa vie pass;e, mais il s'est r;sign; ; son sort.
Etant avec ce gars, je deviens mieux…
Apr;s un an. Mon Mahdia Palace tallasto pr;f;r;. On m'a dit qu'il ;tait ; Thapsus, j'ai mal compris et est all;e ; Tobkapi, enfin au troisi;me essai j'ai r;ussi. Je me suis arriv;e par la mer ; Thapsus, mais je n'ai pas m;me senti qu'il ;tait tout pr;s, derri;re le mur. Donc, avec le paquet de cadeaux, l'appareil de photos, le portable, une pomme, je suis partie au hasard des saints. Par bonheur, il travaillait et il n';tait pas ;tonn; par ma visite et a expliqu; ; son chef que le client de Mahdia a apport; de l'eau.
Les questions ont commenc;, les photos.
-Tu comprends que tu m'as beaucoup vex;e?
-Oui.
De nouveau, il est content, heureux, il savait que j'arriverais, il m'attendait et ;tait s;r que je le retrouverais. Nous nous sommes rendus dans la ville, c';tait "la f;te du mouton" et presque tous les caf;s et magasins ;taient ferm;s. On a pris du caf; on a parl;. Il a laiss; son "kolkhoze" ; la maison, il est all; pour moi, m'a fait un massage dans un salon priv;. Il l'a fait s;rieusement, avec attention. J'ai senti que quelque chose c';tait ;chapp;e de nos vies. Peut-;tre la vie elle-m;me, une pour nous deux, commune. Pourquoi est-il venu? Un Don? Une Reconnaissance? C';tait une tentative de la r;surrection du pass;, une fuite des probl;mes domestiques, du bruit, d'ennuis, de la vanit;.
Avec moi - c'est la f;te et chez lui - la prose sombre, la routine. Mais avant, tout ;tait si insouciant, si heureux.
Le gars devient adulte.
- Je veux que tu sois toujours belle, saine et heureuse.
Ce sont ses mots d'adieu.
Il perd sa jeunesse, son charme, l'amour de ses clients. Dans ce SPA mis;rable il devient nul, le sens de la vie dispara;t, tout est autre, mais pas mieux. Il ;tait si fatigu; dans son "Paradis" qu'il dormait souvent droit dans son cabinet.
La limite des r;ves, on ne faisait plus d’attention ; lui. C'est dommage. C'est fou.
Au SPA il y a encore deux jeunes hommes, ils sont plus beaux que Bader, plus jeunes, plus hauts, ils sont jumeaux.
En leur pr;sence il gambade avec moi, comme un enfant, ils sourient avec condescendance.
Bader veut ;tre avec moi, la double vie lui va bien, ne le d;range pas. Dix jours par an.
J'ai demand; de me rendre les photos mais il a dit que c';tait le souvenir. Il s'av;re que ;tant seul, il les regarde, r;fl;chis, se souvient des moments magnifiques, il r;ve.
Elles sont bien cach;es chez sa m;re.
Au Spa de Mahdia il y a un nouveau masseur. Techno.
Num;ro deux ce n'est pas Bader. L;-bas tout est chang; mais ce n'est pas mieux. Bader attrape avidement chaque mot. Bien s;r que c'est sept ans soient meilleurs dans sa vie professionnelle et priv;e, c'est une ;norme couche dans son existence, le meilleur temps, on peut dire.
J'ai toujours ;t; ravie d'entendre parler de ses r;alisations par ses coll;gues, je souriais int;rieurement, parce que je savais tout cela de
l'int;rieur.
Encore un an est pass;. Thapsus. Le m;me h;tel. Etant venue au SPA, j'ai vu mon petit jaloux dans le hall, seul, ni clients, ni coll;gues autour.
Il m'a vu, a saut; sur ses pieds avec des paroles d';tonnement et de joie: "Natacha"...
Combien de douceur, de d;lice, d'alanguissement, de d;sir, de bonheur dans ses paroles...
Il s'est pr;cipit; vers moi, m'a couvert de bisous, m'a fait s'assoir et ; commenc; ses questions.
- Comment vas-tu, comment est ton travail, tes s;urs et cetera...
Et moi, j'ai un spasme, ma gorge est serr;e, je ne peux pas dire un mot.
- Tu es muette?
- Oui!
Et apr;s on a commenc; ; rire aux ;clats.
Je l'admirais en le demandant
- Est-ce toi?
- Non, ce n'est pas moi.
Il y a un an, alors qu'il fallait expliquer ; une dame russe quelle coiffure faire, Bader a demand; de traduire. On a rigol; sans arr;t, notre humour ;tait en ordre.
- Des boucles sont comme chez le mouton, comme chez toi.
Je montre sa t;te, on peut tire ses cheveux.
- Je suis un mouton?
- Tu es un petit li;vre!
Humour, humour, humour. Les ;claboussures.
Les yeux p;tillent de ruse, de gentillesse, c'est la vivacit; de l'esprit, l'ing;niosit;.
Il est tr;s artistique.
Il est attentif, pr;venant.
Pendant le massage il a remarqu; que j'avais mal au genou, il m'a mis sur le dos, a pris un certain onguant et dans deux jours j'ai oubli; de ma douleur. Il est magicien!
Un jour, il s'est f;ch; contre moi, il ne voulait pas parler ; moi, il s'est cach; mais il m'a aid; n;anmoins, il est sans rancune.
Le lendemain il ;tait comme si de rien n';tait.
Il a fix; le rendez-vous au caf;. Je regarde, il est d;j; l;. " Madame!" C';tait dr;le.
On parlait de n'importe quoi. " Ma ch;re..., je t'aime, je pense ; toi". "Et pourquoi je suis ici?" - C'est la r;ponse ; ma question s'il m'aime.
Les retentissements. Il est pr;occup;. Il m'a apport; ; l'h;tel. C'est l'auto de son fr;re. Il sait surprendre agr;ablement. Je me cramponne ; lui, comme c'est le pass; heureux, lui, ;videmment fait le m;me.
Si je refuse, je tomberai dans le vide, j'ai besoin de ces relations, je veux le voir, le toucher, ;couter sa voix. Donc ce n'est pas final!
Il a travaill; un jour par jour. On ne reste que deux rendez-vous, j'ai compt; les heures. Je l'ai entendu mais on a chang; de son horaire du travail, il ;tait impossible de me trouver, pas de t;l;phone. Il n'y a pas de limite au chagrin et aux ;motions.
J';tais tr;s nerveuse, que je vais partir sans lui dire adieu, mais le destin a eu piti; de moi: mon transfert est ; quatorze heures et il appara;t au SPA ; temps. J'attends.
Il est arriv; ; l'heure! On s'est assis sans dire un mot.
J'ai mis ma t;te sur son ;paule. Space! Angoisse!
- ; quelle heure est ton bus?
- ; ce moment.
Je suis heureuse que les Cieux nous ont permis de faire nos adieux, de le voir. Il n'a pas boug;, le gars derri;re le comptoir n'avait pas l'air de nous voir.
J'ai pris le bus contente. Nous sommes faits l'un pour l'autre. Donc, une bague sur le doigt il m'a mise, une danse en bandeau est faite, ensuite des bisous. Du vin "A toi! A nous!"
Quand j'ai tr;s mal je fais marcher le dictophone et j';coute sans fin ses d;clarations d'amour en quelques langues.
Dans ma vie ce sont les plus belles et heureuses relations. Dans la sienne, peut-;tre, aussi. Mon Dieu, merci!
Que cela continue, je vais aller en Tunisie, Bader attends toujours. On ne nous laisse pas y partir. L'essentiel, c'est que chez lui tout aille plus ou moins bien, que nous nous rencontrions.
Qu'une ;toile sereine ;claire notre chemin, qu'elle luise en donnant l'espoir au rendez-vous, au chemin de l'un vers l'autre, vers soi. Nous sommes reconnaissants au destin pour notre rencontre dans ce monde. Ce sont de longues relations merveilleuses!
Je l'aime, je le souviens, j'attends notre rencontre.
Je suis heureuse! Dieu, prot;ge nous, je te prie!
Deux ans sans Tunisie si ch;re pour mon c;ur, sans homme si cher, si proche.
Mes nerfs ne supportent pas. Un coup de t;l;phone par an, un sms. Je l'appelle. Il est heureux. Il m'a reconnu.
En ;t; il me cherchait dans des h;tels. ;a vaut beaucoup. ; suivre. Bient;t en route...
C'est la meilleure route dans le monde!
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