Le parti islamiste Ennahda entend reconqu;rir le pouvoir en Tunisie ; l’issue des l;gislatives de dimanche prochain. En face, ses opposants se pr;sentent en ordre dispers;. Revue des principales forces politiques en lice.
Quelque 1 300 listes, 13 000 candidats r;partis sur 33 circonscriptions, 217 si;ges ; conqu;rir au Parlement… Les ;lections l;gislatives qui se tiendront dimanche 26 octobre en Tunisie doivent marquer, trois ans apr;s la r;volution qui entra;na la chute du r;gime de Zine el-Abidine Ben Ali, la fin d’une transition politique, certes agit;e, mais qui fait figure d’exemple du "printemps arabe".
Malgr; son caract;re historique, le scrutin ne mobilisera toutefois pas les foules. Comme le rappelle l’hebdomadaire "Jeune Afrique", "45,3 % du corps ;lectoral ne s'est pas inscrit sur les listes et n'ira donc pas voter". Un d;sint;r;t que les observateurs expliquent par les crises ; r;p;tition qui ont agit; les partis, les interminables guerres d’ego, le pi;tre bilan socio-;conomique des actuels dirigeants mais aussi l’indigence des programmes propos;s par les candidats. ; quatre jours de l’ouverture des bureaux de vote, passage en revue des troupes.
• Ennahda ; la reconqu;te du pouvoir
Grands vainqueurs des ;lections ; l'Assembl;e constituante en octobre 2011, les islamistes d'Ennahda ont dirig; la Tunisie jusqu'au d;but de 2014. Revendiquant 80 000 membres organis;s par des institutions internes stables et respect;es, le parti de Rached Ghannouchi peut se targuer d’;tre la formation politique la plus structur;e et disciplin;e du pays.
Affaibli par de graves crises cons;cutives ; l'assassinat de deux opposants aux islamistes en 2013, Ennahda a quitt; le pouvoir pour laisser la place ; un gouvernement apolitique charg; de pr;parer les l;gislatives. Mais face ; une opposition en ordre dispers;, ce parti, interdit et violemment r;prim; jusqu'; la r;volution, reste le pivot de la sc;ne politique et fait figure de favori.
Soucieux de se voir d;cerner un brevet de respectabilit;, Ennahda n'a pas retenu les candidatures les plus controvers;es, notamment les t;nors de la frange dure du parti appelant ; l'application de la loi islamique.
• Nidaa Toun;s et le camp anti-islamiste
Parti h;t;roclite r;unissant militants de gauche, syndicalistes, hommes d'affaires et m;me des membres du parti du pr;sident d;chu, Nidaa Toun;s se d;tache tr;s largement de la kyrielle des partis farouchement oppos;s aux islamistes d’Ennahda. Fond; en 2012 par l'ancien Premier ministre et candidat ; la pr;sidentielle B;ji Ca;d Essebsi, 87 ans, le parti est cependant tiraill; en interne, de nombreux cadres craignant la trop grande influence laiss;e ; des personnalit;s issues du r;gime Ben Ali.
Mais la pr;sence de listes dites "destouriennes" revendiquant, comme Nidaa Toun;s, l'h;ritage de Habib Bourguiba, le p;re de la Tunisie ind;pendante, peut lui co;ter la premi;re place. Or c'est cette place qui, selon la Constitution, d;termine le parti devant former le prochain gouvernement.
• La gauche historique en perte de cr;dibilit;
Apr;s sa victoire ;lectorale en 2011, Ennahda s'est alli; ; deux partis de la gauche s;culi;re, le Congr;s pour la R;publique (CPR) et Ettakatol, qui ont obtenu respectivement pour leurs chefs Moncef Marzouki et Mustapha Ben Jaafar la pr;sidence de la R;publique et celle de la Constituante.
Rapidement, ces deux partis ont vu pr;s de la moiti; de leurs ;lus rejoindre d'autres formations, g;n;ralement pour d;noncer les compromis n;goci;s avec les islamistes.
Alors que leur base militante se retrouve aujourd’hui tr;s affaiblie, ni le CPR ni Ettakatol n'ont indiqu; s'ils comptaient de nouveau s'allier avec Ennahda, mais ils continuent d'assurer que leur coalition a sauv; le pays du chaos en ne le divisant pas entre religieux et la;ques.
Avec AFP
L;gislatives, mode d’emploi
Un peu moins de 5,3 millions d';lecteurs tunisiens sont convoqu;s aux urnes dimanche 26 octobre pour ;lire leur premier Parlement depuis la r;volution de janvier 2011, conform;ment ; la Constitution adopt;e d;but 2014, qui instaure un r;gime parlementaire.
Comme pour l';lection de l'Assembl;e constituante en 2011, premier scrutin libre de l'histoire du pays, les Tunisiens ;liront ; travers 33 circonscriptions leurs 217 d;put;s ; la proportionnelle, sans qu'aucun seuil minimal ; atteindre n'ait ;t; fix;.
La Tunisie disposant d'une large diaspora, six circonscriptions regroupant pr;s de 360 000 ;lecteurs sont situ;es ; l';tranger : deux en France, une en Italie, une en Allemagne, une pour les Am;riques et le reste de l'Europe et enfin une pour les Tunisiens r;sidant dans les pays arabes et le reste du monde.
L'ensemble des 1 300 listes en course ont d; appliquer comme en 2011 le principe d'une alternance homme-femme afin de respecter la parit; des candidatures impos;e par la Constitution. L';crasante majorit; des t;tes de liste sont n;anmoins des hommes, si bien qu'ils domineront la prochaine Assembl;e.
Pour garantir la transparence du scrutin, chaque liste pourra disposer d'observateurs dans chacun des bureaux de vote, et le d;pouillement se fera en public.
Les r;sultats doivent ;tre annonc;s par l'Instance sup;rieure ind;pendante pour les ;lections (ISIE) au plus tard le 30 octobre. Ils sont calcul;s dans chaque circonscription ; la proportionnelle selon la m;thode dite du "plus fort reste", sur la base d'un quotient ;lectoral obtenu en divisant le nombre de si;ges par le nombre de bulletins exprim;s. Ce proc;d; a tendance ; favoriser la repr;sentation de petits partis ; l'Assembl;e et conduit donc g;n;ralement le vainqueur ; former un gouvernement de coalition pour s'assurer une majorit;.
Avec AFP
Premi;re publication : 22/10/2014
;lections en Tunisie : et revoil; les "amis" de Ben Ali
Texte par Guillaume GUGUEN
17/09/2014
Honnis au lendemain de la r;volution tunisienne en 2011, d’ex-lieutenants de Ben Ali entendent profiter des l;gislatives et de la pr;sidentielle pour r;int;grer la sc;ne politique. Un "come-back" que certains voient comme un retour en arri;re.
"Chassez le RCD, il revient au galop." Depuis plusieurs mois, pas une semaine ne se passe sans que la presse tunisienne ne se fasse l’;cho du retour dans l’ar;ne politique d’un cacique du d;funt Rassemblement constitutionnel d;mocratique (RCD), parti de l’ex-pr;sident Zine el-Abidine Ben Ali. Dernier "come-back" remarqu; : celui de Mondher Zena;di, ancien ministre du Commerce, du Tourisme et de la Sant; du r;gime d;chu. Apr;s un exil fran;ais de trois ans, ce "RCDiste", que l’on dit proche d’une partie de l’entourage de Ben Ali, est rentr; ; Tunis, dimanche 14 septembre, sous les vivats d’une centaine de partisans. Un accueil triomphal qui, dit-on, le conforterait dans ses ambitions pr;sidentielles…
Mais Mondher Zena;di ne serait pas le seul revenant tent; par l’aventure. Honnis au lendemain de la chute de Ben Ali, d’anciens cadres du RCD, dissous d;s mars 2011, ont profit; du rejet, en avril, de la loi d’exclusion dont ils auraient fait les frais, pour sortir du bois. ; quelques semaines des ;lections l;gislatives d’octobre et pr;sidentielle de novembre, plusieurs d’entre eux affichent leurs ambitions. Ou laissent ; leur entourage le soin de pr;parer le terrain. Au parti Al-Moubadar (l’Initiative), les militants pressent son chef, Kamel Morjane, ex-ministre de la D;fense (2005-2010) et des Affaires ;trang;res (2010-2011) de briguer lui aussi le Palais de Carthage. Pour l’;pauler, l’ancien chef de la diplomatie tunisienne pourra compter sur une toute nouvelle recrue au sein de sa formation : Mohamed Ghariani, le dernier secr;taire g;n;ral du RCD.
>> ; lire sur France 24 : "Les nostalgiques du benalisme mais sans Ben Ali"
Mais trois ans et demi apr;s la premi;re r;volution du printemps arabe, les Tunisiens sont-ils pr;ts ; accorder de nouveau leur confiance ; ceux dont ils ont entra;n; la chute ? "L’;lite intellectuelle de gauche, ce qu’on d;signe habituellement par la soci;t; civile, s’oppose ; un ;ventuel retour aux affaires des ex-RCDistes. Elle en serait forc;ment perdante, observe Kalthoum Saafi Hamda, journaliste tunisienne et professeur de sociologie politique ; l’universit; Paris-Sorbonne. Mais l’homme de la rue, comme on l’appelle, n’y voit pas forc;ment d’inconv;nients. La difficile situation ;conomique et sociale ainsi que la peur du terrorisme favorisent la nostalgie du RCD."
L’enjeu pour ces "ex" revient donc ; faire valoir leur exp;rience d’anciens responsables politiques tout en se d;solidarisant d’un parti dont le nom reste irr;m;diablement attach; aux pr;varications de l’ancien r;gime. ; la banni;re RCD, ils pr;f;reront ainsi celle de "Destour" ("Constitution" en arabe), qui a l’avantage de renvoyer ; l’h;ritage d’Habib Bourguiba, le p;re de la Tunisie ind;pendante, plut;t que de Ben Ali.
C’est d’ailleurs au sein d’un parti appel; Mouvement Destourien que Hamed Karoui, ancien Premier ministre de Ben Ali (1989-1999), est parvenu ; rassembler un nombre important des ex-RCDistes. Pour la pr;sidentielle, la formation a d;sign; comme candidat Abderrahim Zouari, un ancien secr;taire d’;tat pr;sent; comme l’un des hommes-cl;s du syst;me Ben Ali.
"OPA sur Nida Toun;s"
Mais c’est dans les rangs du parti Nida Toun;s ("Appel de la Tunisie") de B;ji Ca;d Essebsi (BCE), ancien Premier ministre de transition (f;vrier-d;cembre 2011), que les parias d’hier semblent avoir trouv; un refuge ; la hauteur de leurs ambitions. Devenu en peu de temps la deuxi;me force politique du pays, apr;s le parti islamiste Ennahdha, Nida Toun;s a su f;d;rer en son sein divers courants, dont une frange importante de la gauche tunisienne. Autrefois prompt ; mettre en avant ses militants la;cs, syndicalistes et f;ministes, le parti est devenu, pour ses d;tracteurs, une "machine ; recycler les RCDistes". Tenants de la mouvance destourienne de la formation, ces derniers y occupent plusieurs bureaux locaux et r;gionaux avec l’aval de Hafedh Ca;d Essebsi, le fils de BCE.
"On a l’impression qu’il y a une OPA qui se fait sur le parti, d;plore un responsable historique de Nida Toun;s sous couvert d’anonymat. On l’a vu au moment de la constitution des listes pour les l;gislatives. Et cette op;ration de nettoyage cibl;e continue puisque des membres dirigeants du parti sont r;guli;rement d;barqu;s. Cela n’envoie pas de bons signaux pour la suite."
De fait, pour l’aile gauche de Nida Toun;s, les Destouriens et ex-RCDistes se serviraient du parti comme d’un cheval de Troie pour reconqu;rir le pouvoir. "Nous avons pris le risque d’int;grer des anciens du RCD car il fallait, au d;but, ;quilibrer le paysage politique", indique le responsable de Nida Toun;s qui, malgr; l’entrisme des ennemis d’hier, ne souhaite pas claquer la porte de son parti. "Nous souhaitons, en tant que force d;mocratique et r;publicaine, d;fendre un programme pluriel plut;t qu’un projet h;g;monique, une pens;e unique."
R;futant le terme de "recyclage", les int;ress;s d;fendent quant ; eux le droit d’exercer leurs comp;tences dans un pays o;, depuis la r;volution, les principes d;mocratiques sont ;rig;s en r;gle. Les courants destouriens ne sont d’ailleurs pas les seuls ; avoir int;gr; d’anciens membres du parti de Ben Ali. Quelques-uns d’entre eux ont m;me rejoint les rangs d’Ennahdha. En 2013, Faouzi Elloumi, un ancien cadre de Nida Toun;s, avan;ait le chiffre, inv;rifiable, de 100 000 ex-RCD pass;s chez les islamistes. "Faute de parti, la famille RCDiste est aujourd’hui ;clat;e. Certains gravitent autour de Nida Toun;s, d’autres d’Ennahdha ou de projets destouriens. N’importe quel pouvoir qui va revenir aura de toute fa;on des RCDistes en son sein", affirme Kalthoum Saafi Hamda.
Ben Ali aux commandes ?
Pour les farouches opposants au d;funt parti, ce serait Ben Ali, depuis son exil en Arabie saoudite, qui orchestrerait le retour de ses lieutenants. D;chu de ses droits civiques apr;s ses nombreuses condamnations au lendemain de la r;volution - notamment ; la prison ; vie pour son r;le dans la r;pression de janvier 2011 - l’ancien pr;sident tunisien est soup;onn; de r;activer ses r;seaux pour une ;ventuelle r;apparition sur la sc;ne politique. "Tout le monde sait que ses hommes des deuxi;me, troisi;me ou dixi;me rangs ne sont pas partis avec lui. Avec les nouvelles technologies de communication, il peut facilement entrer en contact avec eux. On ne voit pas pourquoi il se g;nerait", poursuit la journaliste et universitaire.
Les gardiens du temple r;volutionnaire doivent-ils pour autant craindre un retour de l’ancien r;gime ? "Au sein de Nida Toun;s, qui a des chances pour les ;lections ; venir, il y a des forces de gauche, m;me minoritaires, qui seront les garants r;volutionnaires, et feront en sorte qu’on ne revienne pas ; un r;gime ; la Ben Ali, assure Kalthoum Saafi Hamda. L’acquis de la r;volution reste la libert; d’expression. Il existe maintenant tout un tas d’associations qui la d;fendent. Toutes ces nouvelles composantes font qu’on n’arrivera pas ; un retour en arri;re."
"Ce qui s’est pass; le 14 janvier 2011, certains le qualifient de r;volte, d’autres de coup d’;tat ou, ; l’inverse, de r;volution, mais ce qui est s;r c’est que le paysage politique tunisien a subi une mutation de l’int;rieur, abonde le responsable de Nida Toun;s. Une cassure ;pist;mologique s’est op;r;e dans la t;te des gens que les politiciens de tous bords doivent prendre en compte. Il est temps que les anciens RCD passent ; la mise ; jour."
17/09/2014
http://www.idd.mid.ru/inf/inf_01.html
ДЕЯТЕЛЬНОСТЬ ОУН-УПА
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